Le « Blues » de la gauche ivoirienne : éclats, ruptures et défi de la reconstitution

Le père à Lakota (ouest) pour la cérémonie d’investiture de Prince-Arthur Dalli, le nouveau maire. Le « fils » à Abidjan pour le 2e congrès de son parti. Ce week-end, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé étaient sur deux fronts. Symbole d’un temps nouveau où la gauche ne sait plus faire les choses ensemble. Avec tout de même l’étincelle d’une volonté de se rassembler : Pascal Affi N’guessan et Simone Gbagbo étaient aux côtés du « fils » de Gbagbo. Pas suffisant pour gommer un mal profond dans la famille.
Rancœurs, rancune, égo, divergence de vue, crise de leadership, querelles familiales et politiques… Les recettes qui ont entraîné la mise en berne de la gauche ivoirienne sont multiples. Ajoutons à cela les affres, les séquelles et autres cicatrices laissées par la crise post-électorale de 2010-2011, qui ont presque réduit au silence le Front Populaire Ivoirien, alors dirigé par Laurent Gbagbo, et qui était le porte-étendard d’une gauche à l’apogée de son histoire. Exil, maladie et décès en cascades de plusieurs pontes du parti créé (dans la clandestinité en 1982, constitué en parti politique en 1988 et reconnu officiellement) en 1990. Au sortir des élections locales de 2023 et à moins de deux années de la présidentielle de 2025, la gauche fait mauvaise figure. Elle est éclatée, déboussolée et tente de se reconstruire difficilement. Pourtant, il faudra tôt ou tard recoller les morceaux et surpasser les divergences.
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